Pourquoi manger végé ?
Volaille et œufs : une production concentrationnaire générant de nombreux impacts environnementaux
La viande de poulet et les œufs sont communément présentés comme des alternatives plus écologiques aux viandes rouges. Si le bilan de ces aliments en termes d’émissions de gaz à effet de serre est en effet loin des sommets atteints par celui des viandes rouges, il reste bien supérieur à celui des végétaux. Mais surtout, les impacts environnementaux de la volaille et des œufs se mesurent en termes de pollutions diverses, de déforestation et de risques sanitaires, eu égard au caractère particulièrement massif et intensif des élevages de poulets et de poules pondeuses, et à la production alimentaire nécessaire pour nourrir ces animaux.

SOMMAIRE
Une production massive et intensive : chiffres alarmants sur l’élevage des poules pondeuses et poulets
La volaille constitue la grande majorité des animaux d’élevage, au point qu’elle représente 70% de la masse totale des oiseaux de la planète, contre seulement 30% d’oiseaux sauvages ! On estime que chaque année, ce sont plus de 70 milliards de poulets qui sont élevés et abattus pour leur viande dans le monde. En France, le cheptel de poulets de chair est de 143 millions d’animaux et celui de poules pondeuses s’élève à 57 millions. En 2022, les Français ont mangé en moyenne plus d’un poulet par mois et par personne, un record en Europe. En outre, une volaille consommée sur deux est importée, c’est-à-dire produite dans des pays où les conditions d’élevage sont parfois pires qu’en France.
L’élevage intensif : source de pollutions et de risques sanitaires majeurs
En plus d’être extrêmement nombreux, ces animaux sont élevés de manière particulièrement intensive : les deux-tiers des poulets et les trois-quarts des poules en France vivent dans des exploitations de plus de 20 000 animaux. L’entassement en milieu clos d’animaux à la croissance démesurée, en situation de stress permanent et vivant sur leurs propres excréments engendre inévitablement des problèmes de santé et le développement de maladies. Pour limiter les pertes, les éleveurs ont recours à des traitements médicamenteux qui, largement relargués dans l’environnement, contribuent à polluer l’eau et les sols. De plus, l’utilisation massive d’antibiotiques induit l’apparition de bactéries résistantes, contribuant au phénomène inquiétant de l’antibiorésistance.
Propagation de zoonoses : le rôle de l’aviculture dans les épidémies
L’aviculture intensive favorise aussi la propagation de pathogènes et l’émergence de zoonoses. Depuis 2006, la France a connu des épisodes récurrents de grippe aviaire, conduisant à l’abattage de millions d’animaux pour contenir l’épidémie, voire le risque de transmission à l’homme. Malgré ces mesures, entre 2003 et 2023, 458 cas mortels de grippe aviaire ont été recensés chez les humains dans 23 pays différents. L’apparition incessante de nouveaux variants rend la situation « alarmante », selon les mots de l’Organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation. La souche H5N1 du virus de grippe aviaire, hautement pathogène et transmissible à l’humain, connaît depuis quelques années une expansion rapide et importante, touchant désormais tous les continents et de nombreuses espèces d’animaux sauvages et domestiques (oiseaux mais aussi charognards, mammifères marins, chats, vaches…).
Pollution de l’air et de l’eau : les impacts cachés de l’élevage aviaire
En outre, l’élevage aviaire émet dans l’air des particules de poussière contenant des fragments de plumes et de peau, des excréments, des bactéries et des champignons. Ces pollutions sont néfastes à la biodiversité, en particulier dans les milieux aquatiques, mais aussi à la santé humaine. Des études ont montré qu’une quantité importante de ces micro-organismes pouvait être détectée dans l’air dans un rayon de 3 km autour des élevages de volailles, et que les cas de pneumonies étaient plus élevés chez les personnes vivant à moins de 1 km de ces élevages. Les déjections des animaux, produites en grandes quantités, sont source de pollution microbienne et à l’azote via l’eau.
Un bilan carbone préoccupant pour la production d’oeufs et de volaille
Concernant l’impact de la volaille sur le changement climatique, la production et la consommation de chaque kg d’œufs, de blanc de dinde et de filet de poulet émettent respectivement 3,6, 6,8 et 9,1 kg d’équivalent CO2. Des chiffres à mettre en perspective avec les 0,4 à 0,6 kg de CO2-eq émis pour produire et consommer un kg de lentilles, de pois chiches, ou encore de tofu nature.
L’alimentation donnée aux animaux représente plus de 55% des émissions de gaz à effet de serre liées à la production de poulet et d’œufs et, plus généralement, d’une grande partie de l’ensemble de l’impact environnemental de ces produits. En effet, des quantités importantes de maïs et de soja sont nécessaires pour nourrir ces animaux, si bien que pour produire respectivement 100 grammes d’œufs et 100 g de poulet, 70 grammes et 109 grammes de soja sont consommés en moyenne ! Outre le gaspillage alimentaire que cela représente, ces cultures mobilisent de vastes espaces de terre arable et nécessitent l’utilisation d’eau, d’engrais et de pesticides. De plus, le soja utilisé pour nourrir la volaille française et européenne est en grande partie importé d’Amérique du Sud, où les monocultures de soja sont responsables de la déforestation et de multiples pollutions.

Pour l’environnement, le bio ne suffit pas : faites le choix de réduire ou d’éliminer les œufs et la volaille
Choisir du poulet et des œufs d’élevages non-intensifs ou issus de l’agriculture biologique permet de limiter seulement en partie ces problèmes. Une production bio diminue par exemple la consommation d’engrais phosphorés (de 50 % pour le poulet et de 37 % pour les œufs par rapport au standard) mais, dans le même temps, augmente énormément l’impact en termes d’occupation des sols (plus 309 % en poulet et plus 234 % en œuf).
Pour limiter plus drastiquement ces impacts, la solution la plus efficace reste, de toute évidence, de se passer de ces produits !
Notes
1 – Faunalytics, 2024 : https://faunalytics.org/global-animal-slaughter-statistics-charts-2022-update/
2 – Agreste, 2023 : https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2023Chap12.10/GraFra2023_aviculture-oeufs-foie-gras-cuniculture.pdf
3 – France info, 2023 : https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/alimentation-avec-15-poulets-par-personne-en-2022-les-francais-sont-les-premiers-consommateurs-en-europe_5674865.html
4 – Agreste, 2023 : https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2023Chap12.10/GraFra2023_aviculture-oeufs-foie-gras-cuniculture.pdf
5 – Javad Charostad et al, 2023 : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1477893923000984
6 – FAO, 2024 : https://www.fao.org/newsroom/detail/fao-urges-immediate-action-as-new-variants-of-avian-influenza-threaten-asia-and-the-pacific/fr
7 – Gržinić et al., 2023 : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969722071145#bb0620 ; via L124 : https://www.l214.com/animaux/poulets/impact-de-lelevage-des-poulets-sur-la-sante-et-lenvironnement/
8 – Ademe, 2024 : https://agribalyse.ademe.fr
9 – Greenpeace, 2019 : https://www.greenpeace.fr/mordue-de-viande-leurope-alimente-la-crise-climatique-par-son-addiction-au-soja/
10 – Réussir.fr, 2020 : https://www.reussir.fr/volailles/itavi-evaluer-les-impacts-environnementaux-des-elevages
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