Pourquoi passer du végétarisme au véganisme est le vrai geste engagé ?

Vous avez fait le premier pas : vous avez arrêté la viande et le poisson. Bravo ! Mais saviez-vous que le végétarisme, aussi vertueux soit-il, laisse encore une empreinte sur la planète ? Le lait, les œufs ou le fromage continuent de peser sur l’environnement, la biodiversité et le bien-être animal. Remplacer les produits d’origine animale par des alternatives végétales permet non seulement de diminuer vos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de réduire la consommation d’eau, l’érosion des sols liée à l’élevage intensif et de réduire l’empreinte écologique globale de votre assiette. Passer au véganisme, c’est aller plus loin, sans se priver de plaisir. Vous gardez le meilleur : des repas savoureux, variés et nutritifs, tout en réduisant concrètement votre impact ! 

​Les gaz à effet de serre : aller plus loin pour le climat

Si vous avez adopté un régime végétarien, vous avez certainement conscience que l’élevage représente de 14,5 % à 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et que produire un kilo de bœuf émet jusqu’à 60 fois plus de CO₂ qu’un kilo de lentilles. Le végétarisme permet de réduire considérablement cette l’empreinte, mais le véganisme fait encore mieux !

Même sans viande ni poisson, votre assiette peut générer des émissions importantes. Le lait, les œufs, le miel et le fromage ne sont pas en reste. Par exemple, produire un litre de lait de vache émet en moyenne 1,2 kg de CO₂ contre quatre fois moins pour un litre de boisson végétale, tandis qu’un kilo de fromage peut générer jusqu’à 13 kg de CO₂. Quant aux œufs, leur production génère environ 4,8 kg de CO₂ par kilo, ils sont pourtant facilement faciles à remplacer par de l’aquafaba ou des graines de lin moulues dans de nombreuses recettes !

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L’eau : chaque goutte compte !

Vous pensez peut-être que votre assiette végétarienne ne consomme pas beaucoup d’eau. Pourtant, l’élevage intensif continue de drainer cette ressource précieuse. Bien entendu, la viande reste la championne de la consommation d’eau : un kilo de bœuf peut absorber jusqu’à 15 000 litres, un kilo de poulet environ 4 300 litres. Pourtant, produire un litre de lait de vache nécessite environ 1 000 litres d’eau, un kilo de fromage à pâte dure peut demander jusqu’à 5 000 litres et les œufs ne sont pas en reste, avec près de 3 300 litres par kilo…

Heureusement, les alternatives végétales font des merveilles pour préserver l’eau. Un litre de boisson à base de soja ou d’avoine demande seulement 200 à 300 litres, et les fromages végétaux à base d’oléagineux sont bien moins gourmands que leurs équivalents d’origine animale. Attention tout de même aux fruits secs qui viennent de l’autre bout du monde comme les amandes de Californie, très consommateurs d’eau : privilégier le local ou limiter leur usage au quotidien fait déjà une grande différence.

Le chiffre de 15 000 litres d’eau consommée pour produire 1 kg de viande est obtenu par la méthode de water footprint. Comme indiqué dans cet article de l’INRAE : celle-ci prend en compte “l’eau bleue (eau réellement consommée par les animaux et l’irrigation des cultures), l’eau grise (eau utilisée pour dépolluer les effluents et les recycler) et l’eau verte (eau de pluie) […] et elle ne tient pas compte des cycles biologiques.”

Les sols : nourrir la planète sans l’épuiser

L’élevage intensif et la production de lait, de fromage ou de viande ne sollicitent pas seulement l’eau et le climat : ils érodent également nos sols. Selon la FAO, chaque année, environ 33 % des sols cultivables dans le monde sont dégradés par le surpâturage, le compactage du sol et l’usage excessif d’engrais chimiques. Produire un kilo de bœuf nécessite près de 20 m² de terres agricoles, tandis que les cultures pour l’alimentation végétale demandent souvent moins de la moitié de cette surface.

En choisissant des produits locaux, de saison et des alternatives végétales, vous réduisez la pression sur les terres agricoles, limitez l’érosion et contribuez à la régénération des sols. Les cultures diversifiées de légumineuses, légumes et céréales enrichissent naturellement le sol en nutriments, favorisent la biodiversité microbienne et permettent de maintenir des écosystèmes sains.

Mettre fin à la souffrance animale : aller au bout de vos convictions

Si vous avez choisi le végétarisme, c’est sans doute parce que vous refusez de participer à la mise à mort des animaux. Mais la réalité, c’est que la production d’œufs, de lait et de fromage continue d’alimenter un système de souffrance à grande échelle. Dans la filière laitière, les vaches sont inséminées de façon répétée pour maintenir leur production et leurs veaux leur sont systématiquement retirés quelques heures après la mise bas pour que le lait destiné à leur croissance soit vendu à la consommation humaine.

Même dans les élevages dits « bio » ou « plein air », les animaux vivent dans des conditions qui les privent de comportements naturels essentiels : les poules voient rarement la lumière du jour, les vaches n’ont pas toujours accès aux pâturages et leur durée de vie est drastiquement réduite par rapport à leur espérance de vie naturelle (5 ans contre 20 pour une vache laitière, 2 ans contre 10 pour une poule pondeuse).

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La cuisine végan, un terrain de jeu créatif

Adopter une alimentation végane ne signifie pas renoncer aux saveurs que vous aimez, bien au contraire. C’est l’occasion de redécouvrir la cuisine sous un nouvel angle, plus inventif et souvent plus gourmand. Les protéines végétales offrent une variété infinie : lentilles corail pour un dal parfumé, pois chiches pour un houmous crémeux, tofu mariné pour un wok savoureux ou encore tempeh grillé qui rivalise avec n’importe quelle viande en termes de texture.

Et pour les produits que l’on pense « irremplaçables », comme le fromage ou les œufs, les alternatives ne manquent pas. Les fromages à base de cajou, de soja ou d’amande se déclinent aujourd’hui en camemberts affinés ou même en râpés fondants pour gratins et pizzas. Les boissons végétales permettent de cuisiner béchamels, gâteaux ou crêpes sans perdre ni le goût ni la texture. Quant aux œufs, l’aquafaba monte en neige comme des blancs, les graines de lin remplacent le liant dans les gâteaux et les bananes mûres apportent une onctuosité idéale dans les pancakes.

C’est là toute la magie du véganisme : transformer ce que certains considèrent comme une contrainte en un véritable terrain de jeu culinaire ! 

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Des choix éthiques au-delà de l’assiette

Le véganisme ne s’arrête pas à ce que vous mettez dans votre assiette : c’est une démarche globale qui touche aussi votre quotidien. Adopter des vêtements sans cuir, sans laine ou sans soie, c’est refuser la souffrance animale et soutenir des alternatives innovantes et durables comme le liège, le chanvre ou encore les cuirs végétaux à base de pommes ou d’ananas. Dans la salle de bain, opter pour des cosmétiques non testés sur les animaux et sans ingrédients d’origine animale (comme la cire d’abeille ou la lanoline) permet de concilier beauté, bien-être et éthique.

Chaque geste compte et chacun est simple à mettre en place. Choisir une paire de baskets en coton bio plutôt qu’en cuir, un sac en matières recyclées ou une crème certifiée vegan, c’est prolonger la cohérence de vos choix jusque dans vos habitudes quotidiennes. En allant plus loin que l’alimentation, vous contribuez à limiter la souffrance animale, à réduire l’impact environnemental de vos achats et à soutenir des filières plus respectueuses des êtres vivants et des écosystèmes.

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La position de l’AVF sur l’alimentation végétale

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