Pourquoi manger végé ?

Ce que nous mangeons a des conséquences directes sur le climat et l’environnement. Végétaliser notre alimentation agit efficacement contre le changement climatique, réduit la pollution et la déforestation et permet la préservation des forêts.
Nous avons une seule planète, préservons-la pour tous, humains et animaux !

 

La viande rouge, cauchemar du GIEC et des vaches

La viande rouge est une des premières causes de l’empreinte environnementale de nos assiettes : elle est particulièrement émettrice de gaz à effet de serre, contribue à la chute de la biodiversité, facilite l’apparition de nouvelles maladies… Décider d’en mettre moins dans son assiette ou, mieux, de s’en passer, est un geste individuel efficace pour réduire son empreinte carbone, entre autres bienfaits. Certains pays d’Europe l’ont bien compris : une volonté politique de réduction de l’élevage bovin, au profit de productions alimentaires végétales, est une nécessité climatique et écologique qu’il faut traduire dans les mesures politiques.

 

Une consommation en baisse mais des émissions carbone toujours insoutenables

Si la consommation de viande rouge diminue en France depuis une vingtaine d’années (-20% depuis 2003), elle s’élève encore à 21,3 kg équivalent carcasse par habitant en 20231.
Malgré cette baisse, l’élevage bovin représente encore 50% des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture (en équivalent CO2). L’une des causes est la fermentation entérique. Les vaches exhalent du méthane (les fameux rots), un gaz 28 fois plus réchauffant que le CO2. L’élevage bovin est ainsi à lui seul responsable de 60% des émissions françaises de méthane, tous secteurs confondus. L’autre cause principale est à l’autre extrémité du système digestif : les déjections dégagent du protoxyde d’azote, au pouvoir réchauffant 265 fois supérieur à celui du CO2, et représentent 13% des émissions françaises de ce gaz.

Du point de vue des émissions de gaz à effets de serre, l’élevage extensif n’apporte aucun bénéfice. Au contraire, une récente étude2 indique que les vaches pâturant toute leur vie émettent 20% de gaz à effet de serre de plus que celles finissant leur vie en parcs d’engraissement. De plus, laisser les prairies pâturées évoluer vers des forêts permettrait de stocker une bien plus grande quantité de carbone

Des nuisances plurielles

L’émission de gaz à effet de serre n’est pas le seul effet de l’élevage sur le climat.

Il est aussi :

  • Un grand consommateur de ressources : 43% des 3,8 millions de tonnes de soja importées chaque année en France3. Or ce soja est majoritairement4 issu de la déforestation amazonienne. En comparaison, la majorité du soja consommé pour l’alimentation humaine est produit en Europe, voire en France où une filière soja est bien développée dans le sud-ouest.
  • Une activité qui nécessite beaucoup de terres : l’ensemble de l’élevage mobilise 85% des terres disponibles pour l’alimentation des Français·es. La production de viande bovine représente à elle seule 47% de ces surfaces agricoles5. En comparaison, une alimentation végétalienne nécessite 3,5 fois moins de surface.
  • Une cause majeure de l’effondrement de la biodiversité à travers cette utilisation massive de terres agricoles, selon l’IPBES6.
  • Une des raisons de l’émergence de nouvelles maladies infectieuses : en 2024, une épidémie de fièvre catarrhale ovine (qui touche également les bovins, et qui est aussi appelée “langue bleue”) dans la région du Benelux a obligé la France à fournir gratuitement aux éleveurs plus de 4,5 millions de doses de vaccins7. En cause: la forte concentration d’animaux dans les élevages, et la faible diversité génétique8, qui favorisent l’émergence de maladies infectieuses. Bien que moins concentrationnaire que les élevages porcins ou aviaires, les élevages bovins ne sont pas épargnés. Et nous menacent donc eux aussi de l’émergence d’un agent pathogène s’adaptant aux humains.
  • Un consommateur important d’antibiotiques, en particulier dans la filière laitière9, et donc une cause de la perte d’efficacité des traitements antibiotiques pour les animaux, mais aussi pour les humains. Une étude de l’ANSES10 montre que la diminution de l’usage d’antibiotiques depuis 2011 suites aux plans EcoAntibio est bien plus faible dans la filière bovine (-23%) que pour les autres élevages (de -64 à – 72%). Résultat : c’est dans cette filière que l’on retrouve le plus de bactéries E.coli multirésistantes.
  • Le responsable de pollutions locales : de l’air11, de l’eau, et de l’eutrophisation des milieux naturels, comme l’illustre la prolifération des algues vertes à proximité des régions d’élevage. La cause : l’importante quantité d’azote12 contenue dans les déjections des bovins. Ces effluents de l’élevage sont lessivés par les eaux de pluie, transformés par des bactéries qui rejettent l’azote dans l’atmosphère sous forme de gaz, et nourrissent les algues vertes.
  • En France, l’élevage génère 75 % des émissions totales d’ammoniac, tous secteurs confondus. Dans une exploitation, les bâtiments, le stockage et l’épandage des effluents, ainsi que le pâturage sont émetteurs d’ammoniac, un gaz précurseur de particules fines (nitrate et sulfate d’ammonium) très volatiles. Ces particules sont à l’origine ou participent à l’aggravation de nombreuses pathologies, en particulier l’asthme, les allergies, les maladies respiratoires ou cardiovasculaires et certains cancers. Par leur pouvoir acidifiant, elles perturbent également l’équilibre des écosystèmes terrestres et aquatiques, et contribuent au changement climatique. Les bovins sont responsables des ⅔ des émissions d’ammoniac.

Réduire sa consommation de boeuf et de produits laitiers : un geste efficace pour le climat

La diminution, voire la suppression de la viande de bœuf de son assiette est donc un levier particulièrement intéressant pour diminuer son empreinte environnementale et sanitaire. En effet13, moins de consommation de viande rouge, c’est moins de pression pour faire naître et mourir toujours plus de  de vaches qui vivront une vie de misère, associée aux pollutions détaillées dans cet article du cheptel bovin. La consommation de produits laitiers de vache pose d’ailleurs les mêmes problèmes écologiques que celle de viande bovine : 30% du « bœuf » vendu en France est en fait… de la vache laitière de réforme.

Des politiques environnementales décevantes en France, mais encourageantes à l’étranger

La consommation et la production de viande bovine est d’ailleurs en légère baisse en France ces dernières années14 : la diminution du cheptel qui en découle est l’une des principales raisons de la baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France, notamment concernant le méthane. Elle n’est cependant pas encore suffisante pour que la France respecte ses engagements climatiques.

Malheureusement, les politiques actuelles ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, et le projet de loi agricole étudié par l’assemblée nationale en 202415, comme les décrets signés cette même année16, témoignent d’un manque de volonté de la part du gouvernement de réellement traiter l’impact environnemental de notre industrie de l’élevage. Pourtant, la Cour des comptes elle-même préconise de poursuivre la réduction du cheptel national de bovins17.

En Europe, plusieurs pays, pressés par d’urgents problèmes de pollutions, prennent ce problème à bras le corps. Ainsi, le Danemark prévoit de taxer à partir de 2030 les émissions de GES du bétail18. Et les Pays-Bas ont lancé un plan de réduction de 30% de leur cheptel19 pour réduire la pollution azotée, tâchant de trouver un compromis politique qui permette de faire adopter des mesures environnementales fortes.

Cependant, diminuer diminuer sa consommation de viande de boeuf, c’est bien, mais attention à ne pas déplacer le problème en la remplaçant par d’autres viandes comme la volaille : l’élevage est fondamentalement une action gourmande en ressources, dont l’empreinte écologique est très importante. Manger autant de produits animaux est aussi une exigence récente, bien éloignée des habitudes de consommation des générations précédentes.

Sources
  1. https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/SynCsm24424/consyn424202406-ConsoViande_V2.pdf
  2. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0295035#sec012
  3. https://www.gis-avenir-elevages.org/actions-thematiques/flux-de-matieres-premieres-en-alimentation-animale
  4. https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/ces-importations-agricoles-de-la-france-qui-contribuent-a-la-deforestation-2042878
  5. https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/4396-empreintes-sol-energie-et-carbone-de-l-alimentation.html
  6. https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/decryptage/comment-enrayer-lerosion-continue-de-la-biodiversite
  7. https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/la-france-lance-une-campagne-de-vaccination-face-au-risque-depidemie-de-langues-bleues-2112530
  8. https://theconversation.com/lessor-de-lelevage-intensif-augmente-t-il-le-risque-de-pandemies-humaines-192478
  9. https://productions-animales.org/article/view/2469
  10. https://www.anses.fr/fr/system/files/Press2023DPA01.pdf
  11. https://ressources.citepa.org/Comm_Divers/Secten/Citepa_Secten%202024.pdf
  12. https://ressources.citepa.org/Comm_Divers/Secten/Citepa_Secten%202024.pdf
  13. https://www.reduirelecheptelfrancais.fr/
  14. https://www.idele.fr/fileadmin/user_upload/CP_idele_Previsions_viande_bovine_2024.pdf
  15. https://www.vegetarisme.fr/communiques/loi-agricole-un-projet-mal-nourri/
  16. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-19-juin-2024-4236380
  17. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-19-juin-2024-4236380
  18. https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/climat-le-danemark-taxe-les-pets-de-vaches-pour-reduire-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-20240711_QNMEMJ7HRRB6VH5BC5JQP25Z6A/
  19. https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/pays-bas-reduire-le-nombre-de-betes-pour-lutter-contre-la-pollution_4903257.html